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30 mars 2017

Lieu #7

L'avenue des Champs-Elysées vue de l'Arc de Triomphe, 2017 - Photo © Yannick Vallet

Film : Un flic

« Chaque après-midi à la même heure, je commençais mon périple par la descente des Champs-Elysées … Ma tâche quotidienne commençait juste avant la nuit. C'était beaucoup plus tard, quand la ville dormait, qu'il m'était vraiment donné de pouvoir l'accomplir... Mon nom est Édouard Coleman. »

Une voix off, grave ; l'avenue des Champs-Elysées à la période des fêtes de fin d'année (les arbres sans feuilles cliquettent de leur décoration festive et les projecteurs s'allument) ; une voiture de police banalisée se mêlant au flot habituel des autres véhicules. L'histoire d'Edouard Coleman peut débuter et l'avenue la plus célèbre du monde va jouer son rôle de colonne vertébrale.
Ce commissaire-là, même s'il s'éloigne parfois de la capitale (il devra se rendre à la gare de Bordeaux-St-Jean pour s'assurer que les malfrats ont bien livré la marchandise), revient toujours près de la place de l'Etoile et des Champs-Elysées. C'est à deux pas d'ici que se trouve le club de son ami, le truand Simon, rue d'Armaillé ; et c'est toujours ici, à l'angle de la rue de Tilsit et de l'avenue Carnot, au pied de l'Arc de Triomphe, qu'à la fin du film, Edouard Coleman perdra à la fois son ami et sa maîtresse.
L'avenue des Champs-Elysées comme trait d'union entre des vies qui s'entrecroisent, entre un début et une fin, et l'Arc de Triomphe comme repère s'élevant au-dessus de la foule anonyme. Des lieux emblématiques d'un Paris touristique et friqué (comme chez cet homme distingué à l'intérieur surmeublé et baroque [1]), à l'opposé de cet autre Paris plus populaire où Coleman va malgré lui devoir plonger chaque nuit (comme lorsqu'il se retrouve face à la prostitué morte à l'hôtel Beauséjour, 1 rue Lepic, à l'angle de la place Blanche [2]).
Souvent accompagné, mais toujours seul face à lui-même.

[1] Description dans le découpage technique de Un Flic, page 31
[2] Description dans le découpage technique de Un Flic, page 26