Film : Un flic
On ne verra que très peu le revolver d'Edouard Coleman dans Un flic.
La première fois, c'est pour nous faire la démonstration qu'il sait parfaitement se servir d'une arme, puisqu'il est sur le stand de tir de la Police Nationale, accompagné d'un officier instructeur. Il semble tellement à l'aise avec son arme qu'il tirera au jugé, la totalité des six balles du barillet !
La seconde fois, ce sera lors de la fameuse scène des lunettes noires alors qu'il retrouve sa maîtresse à l'hôtel. Celle-ci balance l'arme sur le lit avec une telle désinvolture qu'en un seul geste, elle annule, en une malicieuse métaphore de castration, tous les effets de la séance d'entrainement d'Edouard !
Et puis, la dernière fois, ce sera dramatiquement pour abattre son ami Simon, non sans une pointe d'un épouvantable cynisme : Je n'étais pas sûr qu'il se suiciderait, lui.
Le revolver, prolongement naturel du commissaire, est comme la matérialisation détestable de ce que peut être l'homme. L'homme au sens du mâle qui, en ces années de bouleversement social, entre féminisme et libération sexuelle, semble bien perdu : après la main (qui frappe) [1], il ne reste plus au héros melvillien, pour s'affirmer, que l'arme (qui tue).
[1] voir la scène où il frappe son indic, Gaby.