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Le projet


Melville, Delon & Co


Typologie d'une solitude

Costello, Corey, Coleman. Trois personnages, trois récits, trois parcours.

À travers trois films - Le Samouraï, Le Cercle rouge, Un flic - Jean-Pierre Melville a, entre 1967 et 1972, écrit et mis en image une élégante trilogie noire, une œuvre référentielle devenue incontournable au sein du paysage cinématographique international. Une œuvre unique où chaque personnage central, de chacune des trois intrigues, est incarné à chaque fois par un Alain Delon solitaire, véritable double du réalisateur.

Jean-Pierre Melville, même s'il est aujourd'hui un cinéaste encensé, n'a pas toujours eu les louanges de la critique ou la reconnaissance de ses pairs. Réalisateur exigeant et parfois dur, voire tyrannique comme le rapporteront certains, il était en fait un très grand solitaire. Après l'incendie de ses studios parisiens de la rue Jenner en 1967, il ira s'isoler dans une maison à Tilly, en pleine campagne francilienne.

« Ici, tout seul, la nuit, chez moi, c'est formidable. Il n'y a pas de coup de téléphone, il n'y a pas de visite, il n'y a personne. Alors voilà, le calme, la solitude bien sûr, pour travailler, pour écrire […] Ce que j'aime aussi surtout, beaucoup bien sûr, c'est l'obscurité. Parce que si je commence à écrire la nuit, il ne faut pas que je sois, tout d'un coup, distrait par le soleil, par le jour qui se lève. »[1]

Que ce soit le tueur à gage du Samouraï évoluant seul dans le Paris des années 60, que ce soit l'ex-taulard du Cercle rouge remontant sur Paris au volant de sa Plymouth noire ou même le commissaire divisionnaire sillonnant, de jour comme de nuit, une partie de l'ouest parisien dans l'ultime Un flic, les (anti-)héros des films de Melville sont à l'image de leur créateur : solitaires et ne pouvant compter que sur eux-mêmes.

Afin de commémorer en 2017, les cent ans de la naissance de Jean-Pierre Melville[2], je me propose donc d'explorer à travers l'imagerie des trois films que sont Le Samouraï, Le Cercle rouge et Un flic, l'étonnante personnalité de ce grand cinéaste. Une sorte d'inventaire méthodique, de collection en forme de recueil typologique, comme « une longue méditation sur la solitude »[3].

Jusqu'au 20 octobre 2017
Je pars donc une année entière pour explorer les 9400 mètres de pellicule que comptent les films et chercher, collectionner, interpréter tous les indices recueillis sur les traces de Jef Costello, Corey ou Édouard Coleman. 365 jours pour parcourir les kilomètres de métro, de rues, de routes empruntés par les trois personnages incarnés par Alain Delon et rassembler, en un grand recueil, les signes hétéroclites d'une solitude melvillienne…


Yannick Vallet


[1] In Jean-Pierre Melville : portrait en neuf poses de André S. Labarthe (Cinéastes de notre temps, 1971)
[2] Jean-Pierre Melville est né le 20 octobre 1917
[3] « une longue méditation sur la solitude », l'expression est de Jean-Pierre Melville lui-même à propos du Samouraï (interviewé par Maurice Seveno en 1967)





REVUE DE PRESSE

France Culture : Melville mon amour, interview par Aude Lavigne pour Les carnets de la création

Les Inrocks : Un photographe ausculte l'univers de Jean-Pierre Melville par Ludovic Béot

Fandor : Jean-Pierre Melville @ 100 - A series in New York, a premiere in Los Angeles, and a site to explore par David Hudson

Filmscalpel : Melville, Delon & Co un article du producteur-réalisateur belge David Verdeure