Film : Le samouraï
« Mon intention était de montrer le désordre mental d'un homme atteint certainement d'une tendance à la schizophrénie. Au lieu de faire un mouvement assez classique de travelling en arrière compensé par un zoom en avant, fondu, collé, j'ai fait ce même mouvement avec des arrêts. En arrêtant mon travelling pendant que je continuais mon zoom, en reprenant mon travelling, etc., j'ai créé un sentiment de dilatation élastique et non pas de dilatation classique, pour mieux exprimer ce sentiment de désordre. Tout bouge, et en même temps tout reste en place... »[1]
En gros, Jean-Pierre Melville nous dit qu'il a fait un transtrav[2] un peu "foireux", qui s'arrête puis reprend. Au premier abord, on pencherait plutôt pour une expérimenation ratée, voire même une erreur de mise en scène, mais plus on le regarde, a fortiori avec le son et donc avec la musique, assez étrange, de François de Roubaix et plus tout cela semble cohérent. Ce premier plan instille, dés le début du film, une curieuse sensation de malaise. Sensation qui perdura finalement tout au long du film…
[1] Le cinéma selon Jean-Pierre Melville, Rui Nogueira (Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma)
[2] Transtrav : c'est l'utilisation simultanée d'un travelling et d'un zoom, de façon contrariée, permettant de garder le même cadrage sur le sujet principal mais en distendant l'arrière plan. (in La grammaire du cinéma, Yannick Vallet - Armand Colin)
[1] Le cinéma selon Jean-Pierre Melville, Rui Nogueira (Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma)
[2] Transtrav : c'est l'utilisation simultanée d'un travelling et d'un zoom, de façon contrariée, permettant de garder le même cadrage sur le sujet principal mais en distendant l'arrière plan. (in La grammaire du cinéma, Yannick Vallet - Armand Colin)